Quand le cœur travaille avec la tête

Sophie D’Amours ne s’est pas fait prier longtemps avant d’accepter d’être l’une des coprésidentes de la campagne Centraide 2019-2020. La rectrice de l’Université Laval est déjà très engagée dans sa communauté et Centraide est la suite logique de son implication sociale. Regard sur une femme de conviction qui porte un regard lucide sur la philanthropie.

Le bénévolat fait partie de la vie de Sophie D’Amours depuis qu’elle est toute petite. Il faut dire que sa mère l’a beaucoup inspirée. Elle est issue d’une famille nombreuse en Abitibi, elle avait vingt frères et sœurs, les valeurs d’entraide et de solidarité ont toujours été fondamentales pour elle. Sa mère a pris grand soin de filles-mères, d’immigrants et de jeunes délinquants. Sophie D’Amours se souvient de certains d’entre eux qui ont été accueillis au sein même de leur famille.

Les visées sociales de son père, Alban D’Amours, ont teinté sa jeunesse aussi. Tout au long de sa carrière, l’ancien président du Mouvement Desjardins s’est impliqué dans une multitude de causes dans les milieux universitaires, sportifs et culturels. Pour Sophie D’amours, l’idée de faire du bénévolat est venue naturellement. «J’ai grandi dans un environnement où j’ai appris à apprécier ce que la vie m’apportait. J’avais envie de redonner au suivant.» Pendant plusieurs années, elle s’est investie auprès de la relève en donnant de son temps dans les garderies et les écoles. Aujourd’hui, l’administratrice de l’Université Laval met ses compétences au service de différents conseils d’administration.

Perpétuer la tradition

Sophie D’Amours est consciente de la chance qu’elle a d’avoir une vie épanouie, avec deux enfants de 22 ans et 25 ans en bonne santé, qui tracent leur chemin sans difficulté. Elle se fait un devoir de perpétuer la tradition de bénévolat et de philanthropie avec eux. «J’ai dit à mes enfants, quand ils étaient jeunes, que tout le monde devait faire du bénévolat. Ensuite c’était à eux de choisir leur cause.» C’est ce qu’ils ont fait, en commençant par de petits gestes pour des gens du voisinage, pour ensuite contribuer financièrement à certaines causes.

Leur mère a l’intime conviction que la philanthropie passe par ces petits gestes, qui sont contraires aux idées préconçues que seuls les riches peuvent donner. «Nous ne sommes pas obligés d’être indépendants de fortune pour donner. On doit réfléchir à notre juste contribution. Prenons l’exemple d’un grand donateur chez Centraide qui fait un don de 2500$ par année. Peut-être que si tu fais un tel don, tu ne t’achèteras pas ta nouvelle télévision. Mais il faut se questionner sur ce qui est le plus important et ce qui va donner le plus de sens à notre vie.»

Faire connaître la mission de Centraide

En acceptant de coprésider la campagne de financement de Centraide, Sophie D’Amours se sent investie d’une mission, celle de mieux faire connaître le rôle de leader de l’organisation philanthropique. Pour elle, c’est bien plus qu’un bailleur de fonds, c’est toute une équipe dédiée aux organismes communautaires de la région, à leur bonne gouvernance et leur développement stratégique.

«Si les organismes sont mieux gérés, ils vont mieux, et les gens qui les fréquentent iront mieux aussi. C’est ce qui fait la force du réseau de Centraide. Avec chaque dollar investi, on a de meilleurs services et une plus grande couverture des besoins. Centraide maintient en place tout un écosystème dans le milieu communautaire, et c’est très peu connu de la population.»

Elle veut aussi mettre en valeur la vision globale de l’organisation philanthropique qui est la mieux placée, selon elle, pour les enjeux de lutte à la pauvreté et l’exclusion sociale. «Centraide identifie les causes essentielles, pas seulement celles qui sont les plus sexy, et son travail se fait en complémentarité avec ce que fait le gouvernement. C’est une réflexion que les organismes ne peuvent faire seuls. Centraide met en évidence les besoins des organismes dans toute leur complexité, et elle le fait de façon admirable.»

Femme d’action, Sophie D’Amours n’a pas hésité à aller voir comment se traduit l’aide sur le terrain. Elle a été très touchée par le témoignage d’une jeune femme qui fréquentait le centre Mères et Monde de Limoilou. L’organisme soutenu par Centraide vient en aide aux jeunes mères. «Quand j’ai vu cette jeune femme avec un bébé qui racontait comment elle était à la dérive et qu’elle a été accueillie par l’organisme Mères et Monde, elle avait cette fierté de s’être prise en main et d’avoir repris ses études. C’était un témoignage percutant.»

Campagne Centraide à l’Université

La rectrice n’est pas la seule de l’Université Laval à travailler pour la cause de Centraide. Plusieurs de ses collègues s’impliquent depuis de nombreuses années dans la campagne interne de l’institution. Sophie D’Amours en est très fière. «Nos employés sont de grands philanthropes. Nous avons aussi une génération d’étudiants très engagés. Ils ont été les premiers à demander des stages communautaires en pharmacie. Je suis très fière de les voir aller.»

L’Université Laval et Centraide: deux acteurs clés

Sophie D’Amours croit que son rôle de coprésidente de la campagne Centraide va de pair avec la mission de l’institution d’enseignement qu’elle dirige. Les chercheurs de l’Université Laval sont eux aussi interpellés pour trouver des pistes de solutions aux enjeux sociaux, comme l’alphabétisation, les problèmes de santé mentale ou d’inclusion sociale par exemple. Elle se dit très préoccupée par les écarts qui se creusent entre les riches et les pauvres, des écarts qui tendent à diminuer l’espérance de vie de ceux qui vivent en milieux défavorisés.

Elle estime tout naturel de travailler main dans la main avec Centraide pour franchir de nouveaux sommets pour la campagne 2019-2020. «On devrait être capable de faire plus dans la région de Québec pour nos concitoyens.» Elle compte tout mettre en œuvre pour solliciter les donateurs du secteur public, du monde de l’éducation et de la santé pour y arriver. Elle souhaite aussi être une source d’inspiration pour les autres PDG des grandes entreprises, afin de les inciter à s’impliquer davantage auprès de leur communauté. Son leitmotiv pour les convaincre: on fait de grandes choses quand le cœur travaille avec la tête!

La philanthropie avec un grand P

Alors que la campagne est bien entamée, Sophie D’Amours est déterminée à porter ce message d’espoir à ceux qui doutent encore du bien-fondé de donner. «Quand on aide les gens en détresse, on s’aide nous-même comme collectivité. En donnant à Centraide, notre qualité de vie augmente et nous avons l’assurance que notre collectivité sera là pour nous et c’est ce qui m’anime.»

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