Mode de vie: bénévole

Marie-Joël Bergeron-Savard est une bénévole accomplie dans le milieu communautaire. En plus de présider le conseil d’administration de La Courtepointe, elle fait partie du comité qui analyse les demandes de financement des organismes associés à Centraide, le CARO. C’est sans compter son rôle de directrice de la campagne Centraide chez Robotiq, l’entreprise où elle travaille. Et elle n’a que 26 ans! Portrait d’une jeune femme qui trouve son bonheur en faisant du bien aux autres.

Le bénévolat de Marie-Joël Bergeron-Savard est bien plus qu’un passe-temps, c’est un mode de vie. Elle a même demandé à son employeur de réduire ses heures de travail pour consacrer plus de temps à ses multiples engagements sociaux.

Sa première incursion dans le communautaire remonte à 2017. Alors qu’elle débute comme spécialiste aux ventes internes chez Robotiq, elle a envie e s’impliquer dans sa communauté. Via la plateforme Simplyk, elle tombe sur l’annonce d’un organisme communautaire qui est à la recherche d’une administratrice sur son conseil d’administration. C’est le début d’une belle aventure avec La Courtepointe.

La Courtepointe comme terrain de jeu

« C’était un beau hasard. Ce sont les cuisines collectives qui y sont offertes qui m’ont interpellée en premier, puisque j’adore cuisiner. » En siégeant sur le CA, elle se rend vite compte que l’organisme soutenu par Centraide offre bien plus que des cuisines collectives. Ateliers de cuisine, groupe d’achats, aide alimentaire d’urgence, déjeuners gratuits tous les mardis, activités sportives, culturelles et sociales, la liste est longue.

Son implication prend de l’ampleur lorsqu’elle est élue présidente du CA en 2018, alors qu’elle n’a que 24 ans. Malgré son jeune âge, elle prend son rôle à coeur. Avec l’équipe en poste, elle s’assure que les activités offertes sont en lien avec la mission, celle de briser l’isolement et de lutter contre la pauvreté dans l’arrondissement Sainte-Foy.

Aider les gens de tous les milieux

Au fil du temps, elle voit à quel point l’organisme a un impact positif dans la vie de ses utilisateurs, qui ont en moyenne une soixantaine d’années. « Ce sont des gens vulnérables qui vivent beaucoup d’isolement. La pauvreté n’est pas que monétaire, elle peut être sociale aussi. Nous avons des immigrants qui viennent tout juste d’arriver et qui n’ont aucun réseau. Il y a aussi des personnes qui ont des problèmes de santé mentale, des aînés qui sont seuls, la clientèle est très diversifiée. » C’est en rassemblant toutes ces personnes qu’on obtient une courtepointe, d’où l’appellation de l’organisme.

Chacun a son parcours, chacun a son histoire de vie. C’est justement ce qui fascine Marie-Joël. « Les plus belles histoires, je les entends quand je suis avec la directrice de l’organisme, dans leurs locaux. J’entends les membres qui demandent à rencontrer les intervenantes et je trouve ça beau de voir cette relation de confiance qui s’est créée. Le téléphone sonne très souvent aussi, signe que nous répondons à un besoin bien réel. »

Il n’y a pas que les intervenantes qui ont un rôle important à jouer, les bénévoles aussi. Une trentaine de bénévoles prennent part aux différentes activités qui se déroulent à La Courtepointe. Ils mettent l’épaule à la roue lors des sorties, des fêtes animées ou des Déjeuners Bon matin qui sont offerts gratuitement à la population chaque mardi.

Marie-Joël aime bien leur prêter main-forte quand elle le peut. Végétalienne et passionnée de cuisine, elle a même animé quatre ateliers pour démystifier cette tendance alimentaire.

Des services même en temps de pandémie

Malheureusement, toutes ces activités ont dû être suspendues en raison du coronavirus. Pour continuer d’aider les gens dans le besoin, La Courtepointe a mis sur pied une distribution de denrées.

Les demandes ont explosé au cours des dernières semaines. Avant la COVID-19, l’organisme fournissait six dépannages alimentaires par mois. Au cours des huit dernières semaines, ce sont 200 dépannages d’urgence qui ont été réalisés.

Des bénéficiaires qui ne peuvent sortir faire leur épicerie en raison de leur âge, délais de livraison trop longs, difficultés pour les familles monoparentales à faire l’épicerie avec les enfants, des organismes d’aide qui ferment leurs portes, les raisons qui expliquent une telle hausse des demandes sont nombreuses.

Les intervenantes de La Courtepointe sont tissées serrées. Elles se sont relevées les manches pour distribuer les denrées et apporter du réconfort. « Nous sommes une équipe très soudée, nous nous sommes tous impliqués. Nous allions déposer la nourriture devant leurs portes et on prenait des nouvelles de nos membres, tout en respectant les deux mètres de distance. Les intervenantes ont aussi fait des appels téléphoniques auprès de tous les membres pour calmer leur anxiété et pour s’assurer que tous leurs besoins de base étaient comblés. »

L’aide du Fonds d’urgence de Centraide

L’organisme a fait appel au Fonds d’urgence de Centraide pour défrayer une partie des coûts liés à la hausse des demandes de dépannage. C’est un peu plus de cinq mille dollars qui ont été attribués pour l’achat de denrées de base, les frais de livraison et l’achat de produits et de matériel de désinfection.

Pour la présidente du CA, ce soutien financier a eu l’effet d’un baume. « L’argent du Fonds d’urgence nous a vraiment aidés puisqu’il a fallu se virer de bord rapidement. Cette aide financière nous a enlevé un stress énorme dès le début, afin que nous puissions répondre aux demandes alimentaires d’urgence grandissantes. »

Centraide à l’année

Marie-Joël se dit aussi très reconnaissante du soutien de l’organisation philanthropique à longueur d’année. Centraide octroie tout près de 60 000$ annuellement à La Courtepointe. Une aide substantielle qui permet aux gestionnaires de pouvoir se concentrer sur la mission de l’organisme.

« Centraide nous donne un montant fixe chaque année, tout en évaluant nos besoins aux trois ans. Nous savons donc à quoi nous attendre, on peut s’y fier. C’est sans compter tout le soutien aux organismes qui est offert par Centraide. »

Le CARO, une nouvelle corde à son arc

Le bénévolat de Marie-Joël prend une autre tangente en 2019, alors qu’elle joint les rangs du CARO. Il s’agit du comité d’analyse et de relations avec les organismes de Centraide. Ce comité de bénévoles traite les demandes de financement des organismes communautaires associés. Après un processus rigoureux d’évaluation, les bénévoles font leurs recommandations au conseil d’administration de Centraide.

Comme La Courtepointe est soutenue par Centraide, l’organisme reçoit la visite des bénévoles du CARO tous les trois ans. « Quand nous avons eu la visite des bénévoles du CARO, je ne savais pas que ça existait et comment ça fonctionnait. J’ai trouvé ça intéressant. » Il n’en fallait pas plus pour piquer sa curiosité et lui donner envie d’ajouter une corde à son arc!

Au sein du comité, Marie-Joël côtoie d’autres bénévoles issus de divers horizons, des jeunes, des retraités, des professionnels. Tout ce beau monde doit prendre part à trois séances de formation pour bien se préparer, comprendre le milieu communautaire et apprendre à travailler avec les outils d’analyse de Centraide. Une fois la formation terminée, les bénévoles se voient assigner trois dossiers d’organismes à analyser.

Rigueur du processus

Marie-Joël a adoré l’expérience. « J’ai rencontré les intervenants de trois organismes soutenus par Centraide. Je devais remplir un questionnaire avec des critères d’évaluation établis. Il y a la partie sociale, où on évalue l’impact social et l’enracinement des organismes dans leur milieu, et la partie gouvernance. La demande d’augmentation d’aide financière est ensuite évaluée en fonction des besoins de l’organisme et de critères établis. C’est de cette façon qu’on s’assure que les fonds investis par Centraide sont bien utilisés. J’ai été impressionnée par le processus d’analyse du CARO, c’est vraiment bien organisé. C’est une expérience extraordinaire. »

Elle insiste pour parler de la rigueur du processus. Tous les bénévoles doivent signifier s’ils ont des liens avec un organisme pour éviter tout conflit d’intérêts. En prenant part au CARO, elle a aussi pris conscience de l’importance qu’accorde Centraide au retour sur l’investissement. « C’est très rare une organisation philanthropique qui remet plus de 85% des dons recueillis. »

Diriger une campagne en milieu de travail

Forte de son expérience comme bénévole du CARO, Marie-Joël est la candidate idéale pour démarrer une campagne Centraide en milieu de travail chez son employeur, Robotiq. C’est ce qu’elle fait à l’automne 2019.

« À travers le CARO, j’ai vu l’impact du financement de Centraide sur les organismes communautaires. En devenant directrice d’une campagne en milieu de travail (DCE), c’est l’une des meilleures manières de contribuer à la communauté de Québec et Chaudière-Appalaches. »

Pour sa première campagne, elle organise une foule d’activités de financement: ventes de desserts, vente de livres usagers, conférence sur la cuisine végétalienne, tous les prétextes sont bons pour solliciter ses collègues pour la cause de Centraide. Avec tout son bagage dans le communautaire, elle sait se montrer convaincue et convaincante!

« En étant DCE, ça m’oblige à bien expliquer Centraide. Tout le monde connaît le nom, mais pas ce que fait concrètement Centraide. Les gens ne savent pas à quel point c’est important de donner à Centraide plutôt qu’à un gros organisme connu. Centraide aide les plus petits organismes qui ont moins de visibilité, mais qui ont tout autant d’impacts. »

Le bénévolat encore longtemps

Quand on lui fait remarquer que son implication sociale est énorme et que ça doit lui demander beaucoup de temps, elle répond: « Pas tant que ça! » Pour elle, c’est tout naturel. « Ça me donne de l’expérience et ça m’apporte du bonheur de faire du bénévolat. »

Chacune de ses implications est imbriquée l’une dans l’autre. « À La Courtepointe, mon rôle de présidente du CA permet à l’organisme d’évoluer dans le temps. Avec le CARO, j’aide Centraide à mettre l’argent au bon endroit pour avoir encore plus d’impact dans la communauté. Comme directrice de campagne en milieu de travail, je vais chercher de l’argent pour financer à plus grande hauteur les organismes associés à Centraide. Toutes ces actions permettent à des gens de s’en sortir, de briser leur isolement et d’avoir de l’aide alimentaire, ça améliore leur qualité de vie. »

Marie-Joël compte s’impliquer encore longtemps pour Centraide, que ce soit par l’entremise de La Courtepointe ou comme directrice de campagne en milieu de travail. « Le bénévolat permet d’ouvrir nos horizons. Je veux garder toutes les portes ouvertes, puisque je n’aime pas faire une seule chose. » Ça, on l’avait bien compris!