La COVID-19 a eu son lot d’effets négatifs sur chacun et chacune de nous. Mais actuellement, elle frappe de manière exacerbée certains membres de nos communautés. Des femmes dont la sécurité est de plus en plus menacée. Des jeunes dont le parcours scolaire est fortement chamboulé. Des moins nantis qui se butent à des logements de plus en plus inaccessibles. Des familles qui font face à un niveau de fatigue et de stress croissant. Des personnes vulnérables ou isolées devenues encore plus fragiles.

De ces situations inquiétantes, parfois dramatiques, il y a du beau qui émane, entre autres grâce aux organismes associés à Centraide.

Et tout cela, ça arrive près de chez vous…

Pour aider les femmes victimes de violence conjugale

Les nombreux féminicides des dernières semaines sont le reflet d’une crise sans précédent dans les familles et les couples vivant la violence conjugale et la violence post-séparation. Malheureusement, ces féminicides ne sont que la pointe de l’iceberg.

L’enjeu de la violence conjugale existait bien avant la pandémie, mais celle-ci a eu un effet amplificateur en agissant de diverses façons. D’abord, elle a accru le stress et les tensions vécus par les ménages, amplifiant ainsi les problèmes déjà présents au sein des relations toxiques. Le confinement a aussi augmenté l’isolement des victimes et accentué l’emprise des auteurs de ces violences. Le confinement a également réduit l’accès au réseau de soutien naturel des victimes et la possibilité de faire appel aux ressources externes.

Le fait que la violence conjugale occupe une place très importante dans les médias ces dernières semaines, renforce l’inacceptabilité de cette violence et offre de l’espoir aux victimes. Des femmes qui vivent cette violence se sentent moins marginales, moins honteuses, plus soutenue et enfin crue, ce qui peut renforcer leur sentiment de pouvoir sur la situation.

Dans le contexte de crise actuel, il est d’autant plus important de soutenir les femmes qui demandent de l’aide, du soutien et de l’accompagnement afin d’améliorer leur sécurité et celle de leurs enfants et entreprendre les nombreuses démarches pour reprendre du pouvoir sur leur vie. Et ce problème de société est nommé haut et fort. Enfin!

Bien implanté à Québec, l’organisme Violence Info accompagne les femmes et les enfants qui demandent de l’aide, mais aussi les personnes qui s’inquiètent pour une proche. Grâce à Centraide, l’organisme peut notamment assurer le salaire d’une intervenante de soir, permettant ainsi à Violence Info d’augmenter l’accessibilité de ses services.

Une donnée qui parle : Violence Info a constaté une hausse de 38 % des demandes d’aide en 2020-2021.


Pour contrer l’isolement des jeunes

À la Maison des jeunes des Frontières du Sud, à Saint-Pamphile, on constate l’effet du confinement sur le bien-être des jeunes. « Lorsqu’il y a eu un premier déconfinement, on a vu une affluence de jeunes. On pouvait constater à quel point les interactions sociales leur avaient manqué », a constaté Kathleen Thibodeau, coordonnatrice de l’organisme.

« C’est inquiétant de savoir que des jeunes se retrouvent confinés dans une famille vulnérable ou en difficulté […], et c’est certain que ça ajoute un défi supplémentaire pour des jeunes qui étaient à risque d’échec scolaire. »

L’organisme a ainsi amélioré sa connexion Internet et a rendu ses locaux accessibles aux jeunes qui n’avaient pas d’espace de travail adéquat. L’organisme a également développé un projet avec l’école secondaire de la Rencontre pour offrir un accompagnement aux élèves à risque de décrochage.

Grâce au Fonds d’urgence et de relance communautaire, mis sur pied par Centraide au printemps 2020, la Maison des jeunes a aussi pu acheter des portables, facilitant ainsi l’adaptation de ses services.

Une donnée qui parle : Entre janvier 2020 et janvier 2021, la proportion de jeunes du secondaire qui affirment avoir une santé mentale passable ou mauvaise est passée de 11 % à 30 %.


Pour soutenir les locataires

La pandémie a des effets néfastes importants sur la situation des locataires à Québec. En tant que coordonnatrice du Bureau d’animation et information logement du Québec métropolitain, le BAIL, Nicole Dionne est bien placée pour le constater.

Selon elle, la situation est alarmante à Québec. « On bat des records de hausses de loyers cette année. Nous avons 50 % de plus de demandes d’informations pour des augmentations de loyer jugées excessives de 200 $, 300 $ ou même 400 $ de plus par mois. C’est la première fois que les appels sont aussi nombreux », raconte-t-elle.

Dans de telles situations, le BAIL est là pour écouter les locataires et les informer de leurs droits. Et le soutien financier de Centraide est primordial pour y arriver. « À ce temps-ci de l’année, 90 % de mon budget, c’est le budget de Centraide. Si nous n’avions pas Centraide, nous serions obligé de réduire notre personnel et couper de moitié les services que nous offrons aux locataires qui vivent des injustices. »

Une donnée qui parle : Pour le mois de mars 2021 uniquement, le BAIL a enregistré 400 demandes d’aide.


Pour accompagner les familles en détresse

L’organisme Relevailles Québec a constaté une hausse du nombre de familles « en grande détresse, en extrême vulnérabilité » faisant appel à ses services depuis le début de la crise sanitaire.

« La COVID-19 a amplifié la fragilité des familles déjà vulnérables », explique Caroline Paquin, directrice de Relevailles Québec. Parmi elles, des familles monoparentales ayant perdu leur réseau de soutien, des jeunes mamans en dépression post-partum, des parents épuisés par la conciliation du télétravail et de l’école à la maison, des familles vivant des problèmes de violence ou de dépendance. Pour le personnel de notre organisme, c’est un défi de faire face quotidiennement à des familles qui vivent une très, très grande détresse », souligne Mme Paquin.

L’organisme a su se réinventer malgré les difficultés, proposant notamment des groupes de soutien en visioconférence et des services de répit entièrement à l’extérieur afin de limiter les contacts.

Le soutien de Centraide permet à Relevailles Québec de financer le poste d’une assistante périnatale à temps plein, ce qui permet l’accompagnement de deux familles par jour.

Une donnée qui parle : Avant même la pandémie, 39 % des mères et 23 % des pères de tout-petits présentaient un niveau de stress élevé lié à la conciliation des obligations familiales et extrafamiliales.


Pour accueillir les sans-abris

Pour les personnes qui vivent de l’instabilité résidentielle ou de l’itinérance, plusieurs des mesures sanitaires en place ont posé des défis. Au Bercail de Saint-Georges, on a toutefois senti une grande solidarité à l’égard de ces personnes vulnérables. « Des gens d’affaires nous appelaient car ils s’inquiétaient pour la clientèle. Plusieurs ont mis l’épaule à la roue et ont offert leur soutien », racontent Marie-Josée Vachon et Cathy Fecteau, du Bercail de Saint-Georges.

L’entraide beauceronne s’est également fait voir autrement, notamment par des personnes en situation d’itinérance qui se sont fait offrir des hébergements temporaires par des proches ne voulant pas les laisser en situation d’illégalité face au couvre-feu.

Contre toute attente, la réalité de certaines personnes a même été améliorée par le contexte pandémique. « Par exemple, des gens qui étaient très isolés et qu’on a connectés en leur offrant un téléphone, des cartes Telus, des accès Internet pu renouer contact avec de vieux amis », expliquent Marie-Josée Vachon et Cathy Fecteau.

Si le portrait actuel dépeint par Le Bercail est plutôt positif, l’organisme est inquiet pour la suite : hausse de la consommation pour plusieurs, détérioration de l’état mental pour d’autres et situations d’endettement à prévoir. Le Bercail de Saint-Georges anticipe une recrudescence des besoins lorsque le plus fort de la pandémie sera derrière nous.

Une donnée qui parle : L’achalandage des ressources d’hébergement d’urgence est en forte augmentation à Québec depuis plusieurs années. Il est passé de 27 000 à près de 47 000 nuitées entre 2012 et 2019. Chez les femmes, le nombre de nuitées a plus que triplé.