Père Noël
Samedi 24 décembre 2022
À la rescousse du père Noël
Il fait le tour du monde une nuit par année et adore les biscuits. Plusieurs l’envient de pouvoir voler dans le ciel avec Rudolphe. Pourtant, derrière ces airs de gamin malcommode, le père Noël vit lui aussi des périodes difficiles. Entrevue avec cette icône de la période des Fêtes.
« En décembre, je reçois des milliards de lettres, mais les 11 autres mois de l’année, ma boîte aux lettres reste vide. Même le téléphone ne sonne pas. C’est dur sur le moral », confie le père Noël.
Celui qui vit en région éloignée fait ainsi partie de ces personnes seules qui ne peuvent compter sur un réseau social fort. Au Québec, plus du quart des aîné·e·s de 75 ans et plus disent ne pouvoir compter sur un ami·e proche ou une connaissance.
Si les lutin·e·s l’invitent fréquemment à participer à leurs soirées festives, le père Noël se doit de refuser la majorité des invitations. « Mère Noël a subi une grosse chute en allant se promener autour de l’atelier il y a deux ans et sa mobilité n’est jamais réellement revenue. » Depuis, il voit sa femme perdre son autonomie de mois en mois, ce qui nécessite une plus grande supervision à la maison pour le père Noël.
Au moins, l’homme à la barbe blanche se réjouit de savoir qu’il est toujours d’une grande utilité au bon déroulement du 25 décembre. « Des milliards d’enfants et de parents comptent sur moi pour terminer l’année dans l’allégresse. »
L’isolement social peut en effet avoir toutes sortes de conséquences sur le bien-être des personnes qui le vivent. Chez ces dernières, et particulièrement chez les aîné·e·s, un sentiment d’inutilité, une perte de l’estime de soi et une dévalorisation peuvent même mener à des idées suicidaires.
Phares dans le brouillard, les organismes communautaires agissent d’une multitude de façons pour diminuer l’isolement des personnes comme le père Noël.
« Depuis quelques mois, une intervenante passe à la maison pour me donner un peu de répit. Parfois, on ne fait que parler parce que c’est ce dont j’ai besoin. Parfois, elle reste à la maison avec mère Noël pendant que je pars en randonnée pendant des heures. Elle m’écoute dans mes besoins. »
Accumulation de difficultés
Comme vous pouvez l’imaginer, l’approvisionnement en nourriture au pôle Nord est ardu depuis toujours pour la famille Noël. Par contre, la difficulté d’accès à des aliments frais n’est pas uniquement une affaire de région nordique.
Au Québec en 2019, 420 000 Québécois·es vivaient dans un désert alimentaire*. Selon l’Institut de santé publique du Québec, « un désert alimentaire est un secteur économiquement défavorisé et caractérisé par un faible accès à des commerces offrant des aliments de haute valeur nutritive. »
Avec l’inflation, le père Noël a donc fini par se tourner vers les popotes roulantes. « En plus de nous apporter quelques plats cuisinés chaque semaine, les bénévoles participent à enjoliver notre vie sociale. »
Vraiment, le père Noël ne pourrait faire sa tournée sans l’aide précieuse des organismes communautaires tout au long de l’année.
Articles reliés
-
Vendredi 24 octobre 2025
Alex Brisson
La polarisation grandissante entre les plus nantis et les personnes en difficulté financière préoccupe profondément Alex Brisson, président et chef de la direction de Norda Stelo. Coprésident de la campagne Centraide 2025, il a choisi de passer à l’action plutôt que de rester simple témoin.
-
Vendredi 26 septembre 2025
8 questions à... une gestionnaire d'organisme en défense de droits
Dans ce 2e article de notre nouvelle série d’entrevues, apprenez-en plus sur le travail de Roxane Blanchet, cogestionnaire à l’Association de Défense des Droits Sociaux (ADDS) de la Rive-Sud.
-
Mercredi 13 août 2025
8 questions à... des bénévoles de Moisson Beauce
Pour nos 80 ans, nous vous présentons une nouvelle série d’entrevues qui met en lumière les visages inspirants derrière les organismes communautaires.