Prendre son envol grâce à Alliance jeunesse

Mélisande Allard-Lessard n’a pas toujours eu la vie facile. Alors qu’elle venait à peine de mettre au monde son premier bébé, le suicide d’un proche l’a anéantie. C’est à ce moment qu’elle a commencé à consommer toutes sortes de drogues et qu’elle a perdu la garde de son enfant. L’aide d’Alliance jeunesse Chutes-de-la-Chaudière a été sa planche de salut. Sans le soutien de cet organisme associé à Centraide, elle ne serait peut-être plus là aujourd’hui pour nous raconter son histoire. 

La vie de Mélisande a pris une tournure dramatique lorsqu’elle avait 18 ans. La nouvelle maman d’un bébé d’un mois, le petit Christian, a perdu sa jeune soeur de 12 ans. Elle s’est enlevé la vie sans aucun appel à l’aide. Le choc a été brutal.        « Je ne savais pas que ça n’allait pas bien pour ma petite soeur, c’était ma seule soeur. Ç’a m’a bouleversée. J’ai pris toutes sortes de drogues pour oublier qu’elle était morte. »

S’ensuit une longue descente aux enfers. « Je n’étais plus capable de m’occuper de moi-même ni de mon bébé. Je me suis séparée de mon conjoint quand mon fils avait 3 ans et il a eu la garde complète. J’y ai laissé, j’ai abandonné mon fils. Ça me faisait trop mal de ne pas l’avoir avec moi. »

Aller chercher de l’aide

En 2010, Mélisande décide de se prendre en main et d’aller chercher de l’aide. Elle entame une thérapie dans un centre de désintoxication de Beauceville, mais sans succès. Puis elle frappe à la porte d’Alliance jeunesse Chutes-de-la-Chaudière. L’organisme soutenu par Centraide est une ressource d’hébergement situé Lévis qui s’adresse aux jeunes de 12 à 35 ans qui éprouvent des difficultés de tout ordre.

Ce premier passage chez Alliance jeunesse sera de courte durée. Son mal de vivre et sa dépendance aux drogues l’empêchent de cheminer. « Ça n’a pas bien été. Je continuais à consommer de la drogue et je ne respectais pas leurs règles. Ils ont dû me mettre dehors. »

Les hauts et les bas de la vie

Lentement mais sûrement, la jeune femme reprend sa vie en main. Peu à peu, elle cesse sa consommation de drogue et se fait un nouvel amoureux. En 2014, elle donne naissance au petit Félix qui fait la joie de ses parents. Mais ce bonheur est assombri par le climat de violence conjugale qui règne.

Alors que son fils n’est âgé que de huit mois, elle quitte son conjoint et cherche à nouveau de l’aide. Elle trouve refuge dans une maison pour femmes victimes de violence. Toujours accompagnée de son fils, elle fréquente différentes ressources d’hébergement.

Alliance jeunesse en renfort

Ballottée d’une ressource à l’autre, Mélisande ne perd pas espoir de s’en sortir. Elle retourne frapper à la porte d’Alliance jeunesse en 2016. Cette fois, c’est la bonne. Un appartement à coût modique est disponible pour elle et son fils. En plus d’avoir un toit où dormir, elle y trouve tout le soutien dont elle a besoin pour aller mieux.

« Ils m’ont aidée à me faire un budget, à me faire à manger. On faisait aussi des activités de groupe, comme cuisiner, aller cueillir des fraises ou monter le Mont-Sainte-Anne. Mon intervenante Mélinda était vraiment fine, elle m’aidait à être plus à mon affaire. » Elle s’y est fait aussi des amis qu’elle a encore aujourd’hui.

Son séjour d’une durée de deux ans l’a complètement transformée. « Si je n’avais pas eu l’aide d’Alliance jeunesse, je serais peut-être morte, ça faisait pitié mon affaire. Je consommais vraiment trop. Ils m’ont sauvé la vie. »

Toucher au bonheur

Aujourd’hui, la jeune femme de 33 ans goûte enfin au bonheur. Même si son parcours a été parsemé d’embûches, elle peut dire mission accomplie. « Je trouve ça vraiment beau ce que j’ai parcouru comme cheminement. Ce qui me rend la plus fière, c’est d’avoir réussi à garder mon fils Félix pendant tout ce temps. Au début, je n’y croyais pas. C’est lui qui me gardait en vie. »

Quand elle regarde grandir son petit bonhomme de six ans, elle se dit qu’elle a réussi à s’en sortir et à devenir une maman accomplie. « Il va vraiment bien, il est rendu en première année à l’école. Je suis tellement fière de lui, il est si intelligent, il me surprend tout le temps. »

Signe que la vie reprend son cours normal, la DPJ a cessé son suivi avec Mélisande et son fils depuis quelques mois déjà.

Panser ses plaies

Bien sûr, sa vie n’est pas parfaite, il reste encore des plaies à panser. Sa relation avec son autre fils dont elle a perdu la garde, qui est âgé de 14 ans aujourd’hui, est fragile. « Christian habite à Charny avec son père et je le vois de temps en temps, il vient chez moi. Mais notre relation est difficile puisque je l’associe au suicide de ma soeur. J’essaie de ne pas trop lui faire sentir ce que je ressens. »

Elle sait qu’elle peut encore compter sur le soutien d’Alliance jeunesse pour l’épauler. Même si elle a quitté son logement supervisé il y a deux ans pour voler de ses propres ailes, elle reçoit la visite d’une travailleuse de rue de l’organisme chaque semaine. « Elle m’aide avec mon garçon et m’oriente pour aller chercher le maximum pour que Félix puisse faire du sport. »

Sans travail en raison de contraintes à l’emploi, elle souffre de sinusites chroniques et doit composer avec des allergies sévères, elle ne roule pas sur l’or. Malgré tout, elle poursuit son petit bonhomme de chemin pour offrir ce qu’il y a de mieux à son beau Félix : une maman bien dans sa peau.

Le soutien de Centraide  

Cette jeune femme de 33 ans espère que d’autres comme elle trouveront le courage de demander l’aide d’Alliance jeunesse quand ça ne va pas. L’organisme lévisien a été sa planche de salut, son point d’ancrage avant de prendre son envol. « Il ne faut pas hésiter à leur demander de l’aide, les intervenants sont géniaux, ils nous aident vraiment. Il suffit de vouloir s’en sortir. »

Elle tient à souligner l’apport essentiel de Centraide Québec et Chaudière-Appalaches pour soutenir de tels organismes communautaires. « Sans le financement de Centraide, ces organismes ne pourraient pas survivre. Ces organismes sont essentiels pour sauver des jeunes comme moi. Sans eux, il y a beaucoup de jeunes qui resteraient dans la rue. »

Des rêves à réaliser

Dans ses rêves les plus fous, Mélisande aimerait amener son garçon à Walt Disney pour lui faire vivre des moments inoubliables. Dans ses rêves plus terre à terre, elle espère dénicher un emploi. « Il me manque ça dans ma vie pour que je me sente accomplie. J’aimerais regarder pour être signaleuse sur un chantier de construction. Je suis limitée dans mes choix de carrière en raison de mes  allergies. »

Elle se croise les doigts afin de continuer sur sa lancée. « Je veux que ma vie demeure comme elle est, je veux continuer mon beau chemin avec mon fils Félix. »

Bonne route Mélisande.