Des marchés financiers jusqu’à Centraide

Marie-lin Hamel a la jeune trentaine. Elle travaille pour Centraide Québec et Chaudière-Appalaches depuis moins d’un an. Son parcours professionnel n’est pas banal. Elle a délaissé son travail sur les marchés financiers pour s’investir à fond dans l’organisme philanthropique. Pour elle, Centraide est le meilleur moyen de faire la différence dans sa communauté, en mettant le milieu des affaires au service des plus démunis.

Marie-lin a grandi au sein d’une famille unie de trois enfants. Les valeurs d’entraide ont toujours fait partie de sa vie. Son père est un grand philanthrope. « J’ai eu une enfance et une adolescence heureuses à Québec. Je suis bien consciente que je suis choyée dans la vie. J’ai toujours gardé en tête qu’il faut redonner aux autres. »

Ses premiers pas dans le bénévolat, elle les a faits à 15 ans lors d’un voyage humanitaire en République dominicaine. À son retour, son désir d’aider les autres s’est transporté au refuge pour sans-abri L’Auberivière. Elle y a même célébré son 16e anniversaire. « Je servais à manger et à un moment, tout le monde s’est mis à me chanter bonne fête. Il y a un bénéficiaire qui m’a offert son dessert. Il m’a dit je n’ai rien dans la vie à t’offrir, je n’ai que mon dessert. Si je pouvais, je t’aurais ajouté une chandelle. » Elle n’oubliera jamais cette soirée.

Marie-lin a ensuite opté pour la Finance à l’Université Laval. À cette époque, ses collègues l’appelaient gentiment la « dauphine » de la finance, puisqu’elle s’impliquait dans toutes sortes de causes. Puis elle décroche son premier emploi à 25 ans à la Banque Nationale Marchés financiers. Son implication sociale est encore bien présente. Elle fait partie du cercle des jeunes leaders de l’Hôpital de Montréal pour enfants et s’implique pour trouver du financement pour l’École nationale de l’humour. « Ça me remplissait d’énergie et de vie. Ça venait donner un sens tout autre à mon emploi. »

Mais la dauphine de la finance avait envie d’aller voir du pays et d’apprendre une nouvelle langue et une nouvelle culture. À 29 ans, elle quitte tout pour aller vivre à Mexico. Six mois après son arrivée au Mexique, le 19 septembre 2017, sa vie bascule. Un violent séisme fait des centaines de morts. Le quartier où elle vit est l’un des plus durement touchés. Elle n’a plus de logis. « Ç’a été une journée marquante. J’ai participé à une chaîne humaine pour enlever les débris et dégager les immeubles. À un moment, il fallait faire le silence complet pour voir s’il y avait des survivants. J’ai vu à quel point les gens faisaient tout pour aider. »

Comme si la vie lui envoyait un signe, elle a senti le besoin de rentrer chez elle, auprès des siens. « J’avais besoin de me repositionner. Je me suis demandé qu’est-ce que je veux faire dans la vie. » Peu de temps après son retour au pays, une amie lui a fait suivre une offre d’emploi de Centraide. Marie-lin connaissait bien l’organisme. Son père, l’homme d’affaires René Hamel, a déjà été président du conseil d’administration et y siège encore à ce jour. Après avoir passé tout le processus d’embauche, Marie-lin obtient le poste de conseillère au développement philanthropique.

Depuis son arrivée chez Centraide, le 28 février 2018, elle file le parfait bonheur. Elle a enfin pu réunir son désir d’aider les autres et son amour pour le milieu des affaires dans un seul et même travail. « Je suis heureuse d’être ici. Je découvre des collègues et des intervenants d’organismes communautaires compétents, des gens de cœur en or! Je suis à la bonne place. »

Marie-lin est particulièrement fière du projet qu’elle a mis sur pied avec les philanthropes émergents Centraide. Il s’agit d’un programme de mentorat pour former la relève de demain en philanthropie. « De voir dix jeunes leaders, brillants et motivés, s’investir afin de mobiliser leurs réseaux pour la cause, ça m’a fait comprendre pourquoi j’étais là. Les gens dans le besoin peuvent compter sur une communauté d’affaires forte. C’est rassurant. »

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