La philanthropie de père en fils

Claude Choquette est un philanthrope engagé auprès de sa communauté depuis de nombreuses années. Même si l’homme d’affaires soutient plusieurs causes, Centraide est devenu le pilier de toute son implication bénévole. Il est une belle source d’inspiration pour la relève philanthropique dont fait partie son fils, Pierre-Thomas, qui s’implique lui aussi pour notre cause. Il y a dans cette histoire de transmission des valeurs de philanthropie une belle leçon de vie.

L’envie d’aider les autres en mobilisant le plus de gens possible autour d’une cause apparaît assez tôt dans la vie de Claude Choquette. « Je regardais la vie de mon grand-père paralysé, de qui j’étais très proche, et je me disais que sa qualité de vie n’était pas à la hauteur de ce qu’il méritait. » Il souhaite améliorer les conditions de vie des personnes aînées. À l’aube de la trentaine, en 1987, il participe à la création de la Fondation de l’Hôpital général de Québec.

Il réussit à rallier tant le milieu des affaires que la classe politique, dont les ex-maires de Québec, Gilles Lamontagne et Jean-Paul L’Allier. À sa première campagne de financement, il amasse 600 000$. Une somme colossale qui permettra à la Fondation de donner un peu de confort et de réconfort aux patients de l’Hôpital général.

De l’aveu même de Claude Choquette, celle qui est à l’origine de sa philanthropie, c’est une religieuse des Augustines qui œuvrait à l’Hôpital général. Sœur Rita Caron lui a fait comprendre le vrai visage de la pauvreté. « Elle m’a fait rencontrer des bénéficiaires de l’Hôpital général qui n’avait même pas les moyens de s’acheter un rasoir. Elle m’a fait réaliser que j’étais chanceux d’être né dans une bonne famille et que je faisais partie d’un infime pourcentage de la population. Je ne l’avais jamais réalisé avant, ça m’a fait réfléchir. »

À partir de ce moment, son implication dans sa communauté se multiplie. C’est grâce à lui si la Fondation du Centre Jacques-Cartier voit le jour en 2009. Le centre communautaire et résidentiel offre du soutien et de l’hébergement aux jeunes de 16 à 35 ans à Québec. C’est d’ailleurs à cet endroit qu’il fait une rencontre bouleversante et dont il se souvient encore aujourd’hui.

Il s’agit de l’un des usagers du centre qui est aux prises avec des problèmes de drogues. « J’ai rencontré ce gars tatoué au centre Jacques-Cartier. Il est né d’une mère prostituée et d’un père alcoolique. Il n’a pas choisi de vivre dans cette famille dysfonctionnelle. Mettons que ce n’est pas la même misère que la mienne. C’est à ce moment que je me suis dit je peux et il faut que je redonne aux autres. »

Un solliciteur en demande

Son talent pour mener des campagnes de financement est vite remarqué. Le CHU de Québec, la Société d’Alzheimer de Québec, l’Orchestre symphonique de Québec, le Collège François-de-Laval, l’Université Laval et le Musée de la civilisation sont quelques exemples de son engagement pour des causes dans toutes les sphères. C’est sans compter son implication pour la Fondation de Guy Laliberté, One Drop, pour laquelle il réussit à amasser 1,1 million de dollars en 2009. Un résultat exceptionnel qui fait de lui un homme d’affaires très sollicité.

Puis vient Centraide en 2012. Claude Choquette est impressionné par la grande mobilisation des bénévoles pour cette cause. Il réalise à quel point l’organisation philanthropique est essentielle pour plus de 200 organismes communautaires. « Centraide est le meilleur organisme qui protège notre communauté. Notre qualité de vie diminuerait sans Centraide. Tous les gens qu’on aide, ce n’est pas juste cette personne que j’aide, j’aide sa famille et j’aide ses enfants. »

En plus d’être donateur, il s’implique dans divers comités chez Centraide, notamment celui des dons majeurs. Il devient aussi coprésident de la campagne 2013. Il est une source d’inspiration constante pour les gens d’affaires et le milieu philanthropique. En 2018, il devient l’un des mentors du Programme des philanthropes émergents créé par Centraide Québec et Chaudière-Appalaches, dont fait partie son fils, Pierre-Thomas. Une belle occasion de transmettre son savoir à la relève.

La philanthropie de père en fils

Claude Choquette s’est toujours fait un devoir de transmettre ses valeurs de philanthropie à ses trois garçons. « Je leur ai dit qu’il fallait l’équilibre dans leur vie, c’est à dire des amis, une famille, faire du sport, travailler et se sentir utile dans notre communauté, peu importe l’argent qu’on a. Je leur ai fait réaliser la chance qu’ils ont dans la vie. » Visiblement, les enseignements du père ont porté fruit. Ses fils sont tous très impliqués socialement.

L’un d’entre eux, Pierre-Thomas, se fait un devoir de s’engager auprès de sa communauté depuis plusieurs années à Québec. « Quand j’étais au primaire, mon père nous disait que c’était important d’avoir un juste équilibre et qu’il fallait absolument s’impliquer dans quelque chose. On ne pouvait pas juste prendre et tout tenir pour acquis dans la vie. » Son père est un modèle pour lui. « J’étais impressionné par mon père parce que je trouvais qu’il en faisait beaucoup et je n’avais pas l’impression que les gens autour en faisaient autant que lui. »

Une implication sociale dès l’adolescence

C’est à l’adolescence que Pierre-Thomas commence à s’impliquer avec sa mère dans la campagne de la jonquille pour la Société canadienne du cancer. Puis son bénévolat prend de l’importance lorsqu’il entame sa carrière dans le domaine des communications. Ils participent à des activités de financement pour une multitude de causes. Mais le véritable déclic de la philanthropie se fait sentir en 2010. Alors qu’il n’a que 26 ans, on l’approche pour siéger sur le conseil d’administration de la Fondation de l’Institut universitaire en santé mentale de Québec.

Mais le défi est grand. « Comme professionnel des communications, je trouvais intéressant de démocratiser une cause qui n’était vraiment pas sexy à ce moment-là. N’étant pas personnellement touché directement ou indirectement par une maladie liée à la santé mentale, je ne le faisais pas pour des intérêts propres. C’était une façon d’aider dans un domaine qui m’était complètement inconnu. » Avec toute son ambition et sa fougue, il réussit à amasser 115 000$ pour la Fondation. « Ça m’a apporté beaucoup et c’est à ce moment que j’ai découvert la philanthropie pour vrai. J’ai pu comprendre tous les aspects d’une cause. En plus de donner de l’argent, je donnais de mon temps. »

Au fil des ans, Pierre-Thomas, à l’instar de son père, multiplie ses implications, notamment auprès du CHU, de la Croix-Rouge et de l’Externat Saint-Jean-Berchmans. Puis il joint le conseil d’administration de la Fondation de la Maison Michel-Sarrazin en 2017 et il partage son expertise auprès de la coopérative de solidarité SABSA depuis 2018. « J’ai toujours voulu aider les causes qui avaient réellement besoin d’aide. Les fondations plus riches ne m’intéressaient pas. »

Les influences du père et Centraide

Après avoir vu son père s’impliquer à fond pour Centraide Québec et Chaudière-Appalaches, il fait le saut à son tour en 2018. Il fait partie de la première cohorte du Programme des philanthropes émergents Centraide, le PPEC. « J’en ai entendu parler comme jamais quand mon père était coprésident de la campagne en 2013. Il me disait qu’il fallait s’impliquer partout, mais que Centraide était un organisme fondamental pour la région de Québec, qu’il fallait y contribuer en premier. »

Le PPEC revêt un caractère particulier puisque c’est son père qui en est le mentor, avec la complicité de l’ancien PDG de SSQ Assurance, René Hamel. Les deux partagent la même conviction pour la cause. « Mon père, ça lui tient tellement à cœur Centraide. Il veut s’assurer qu’il y ait une relève pour la pérennité de Centraide et pour la santé de notre communauté. »

Les multiples visages de la pauvreté

Grâce au Programme des philanthropes émergents Centraide, Pierre-Thomas a pu découvrir toutes les facettes liées à la pauvreté et l’exclusion sociale. Il a lui-même organisé une tournée en autobus pour mieux connaître la réalité des organismes soutenus par Centraide. « Quand j’ai participé à ma première tournée Centraide, je voulais comprendre et voir. Dans ma vie de tous les jours, je le ne la vois pas cette pauvreté-là. Je voulais aussi le faire réaliser aux autres gens d’affaires qui nous accompagnaient. Cette tournée m’a permis de faire tomber certains préjugés que j’avais, comme quoi certains sont artisans de leur propre malheur. »

Tout comme son père l’a fait avec lui, Pierre-Thomas se fait un devoir de transmettre ses valeurs philanthropiques à ses deux enfants de 4 et 6 ans. « C’est important pour moi de leur faire comprendre qu’ils sont privilégiés et qu’ils doivent aider les gens démunis. Je leur dis aussi que quand on fait les choses pour les bonnes raisons, il y aura toujours des gens pour les aider s’ils ont besoin d’aide à leur tour. »

Tournés vers l’avenir

Quand il regarde tout ce qu’il a accompli au cours des dernières années, Pierre-Thomas se rend compte que les enseignements de son père ont laissé des traces indélébiles, et c’est très bien ainsi. Il espère en inspirer d’autres à son tour. « Quand on compte tout le temps que j’ai investi, ça donne un gros montant au bout du compte. Si tout le monde s’impliquait avec des dons en argent et en temps, nous aurions un monde plus beau et plus juste. » Alors que Pierre-Thomas en est à sa deuxième année avec Centraide, il compte bien être là encore longtemps. Il n’a pas l’intention de laisser tomber sa communauté.

Des paroles et des actions qui comblent de joie son paternel. « Mes trois garçons ne s’impliquent pas juste avec des dons, mais avec des idées. Ça me rend encore plus fier. Et je suis content que leurs propres enfants voient ça. L’implication de mes enfants, ça me motive à en faire plus. » Avec Claude et Pierre-Thomas Choquette dans notre équipe, l’avenir est prometteur.

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