Un philanthrope émergent qui carbure au bonheur des autres

À 34 ans, Alexandre Chabot fait partie des philanthropes de demain qui croient que s’impliquer pour Centraide peut avoir un impact réel. Il a joint les rangs de notre Programme des philanthropes émergents l’an dernier. Le directeur des marchés locaux de la succursale RBC de Saint-Romuald participe aussi activement à la campagne Centraide en milieu de travail de son employeur. Portrait d’un jeune leader qui carbure au bonheur des autres.

Quand on lui a offert de faire partie de la deuxième cohorte du Programme des philanthropes émergents de Centraide (PPEC), avec 9 autres participants, Alexandre Chabot n’a pas hésité un seul instant. Ce programme s’adresse aux professionnels âgés de 25 à 40 ans qui désirent faire une différence dans notre communauté.

« Ça faisait plusieurs années que je participais à la campagne Centraide de RBC, sans trop savoir l’impact réel que ça avait. Je voulais en apprendre davantage sur l’organisation philanthropique. Comme je suis choyé dans la vie, ça fait partie de mes responsabilités sociales de m’impliquer. Je gagne bien ma vie, on ne manque de rien, alors que pour d’autres ce n’est pas le cas. »

De belles sources d’inspiration

Il peut maintenant compter sur les précieux conseils des deux mentors de sa cohorte: André Labbé, de RBC, et France Rodrigue, de La Capitale-SSQ Assurance. Ces gens d’affaires sont impliqués de près avec Centraide depuis de nombreuses années. Au fil des rencontres, ils échangent avec les participants et les guident afin qu’ils sollicitent de nouveaux donateurs et qu’ils deviennent à leur tour des ambassadeurs Centraide.

Pour le planificateur financier de formation, chaque rencontre avec les mentors du programme est riche en savoir et en partage de connaissances. « Je connaissais André Labbé de RBC mais je ne connaissais pas France Rodrigue, ni les mentors de la première cohorte, René Hamel et Claude Choquette. Ce sont des leaders séniors, des gens très occupés, mais ils réussissent à s’impliquer quand même. Ce sont de beaux exemples, ils sont très inspirants. »

Des rencontres bouleversantes

Alexandre Chabot admet avoir beaucoup appris au cours des derniers mois. « Le concept est vraiment bon et la gang du PPEC est extraordinaire. Nous avons fait différentes visites dans les organismes communautaires soutenus par Centraide, j’ai aussi participé à la tournée communautaire en autobus. Ce ne sont pas des endroits que je fréquente et il y avait plein d’organismes que ne savais même pas qu’ils existaient. Il y a des gens dans le besoin et nous n’en sommes même pas conscients. On ne voit rien et pourtant les besoins sont criants. »

Parmi les rencontres marquantes, il y a celle de Geneviève Quinty. La directrice du Projet intervention prostitution Québec (PIPQ) se lève chaque matin pour défendre et accompagner les travailleuses du sexe de la région de Québec. Lors d’un témoignage devant les membres du Programme des philanthropes émergents, elle a parlé de l’importance du financement de Centraide, pour un organisme comme le sien.

« Ça m’a shaké. Je n’étais pas conscient de la réalité des prostituées, du soutien dont elles ont besoin et de l’état dans lequel elles arrivent quand elles n’ont pas d’endroits où dormir. Ça m’a ouvert les yeux sur une réalité qui se passe à Québec, chez nous, pas loin de l’endroit où on va prendre une bière. »

La rigueur du processus d’attribution de dons

Sa participation au PPEC lui a aussi permis de démystifier le processus d’attributions de dons de Centraide. Il a assisté à l’une des séances du CARO, le comité d’analyse et de relations avec les organismes. Les bénévoles de ce comité évaluent les demandes d’aide financière des organismes et émettent des recommandations au conseil d’administration de Centraide.

« J’ai adoré l’expérience du CARO, c’est vraiment intéressant! J’ai été surpris de constater tout le cheminement pour déterminer à quel organisme Centraide donne du financement. Ça met en confiance sur comment les dons sont investis. C’est sécurisant pour un donateur comme moi. »

L’expérience a été à ce point enrichissante qu’il envisage même de joindre les rangs du CARO dans un avenir pas si lointain. Il veut d’abord prendre soin de sa jeune famille. Alexandre Chabot et sa conjointe ont un enfant de deux ans et demi et s’apprêtent à accueillir un deuxième enfant au cours des prochains mois.

Sensibiliser les gens d’affaires

Toujours dans le cadre du Programme des philanthropes émergents, il a été invité à prendre la parole devant des gens d’affaires en Beauce pour parler de son expérience. Il a été impressionné de voir à quel point Centraide était mobilisateur pour lutter contre la pauvreté.

« Tous ces propriétaires des plus grosses entreprises en Beauce, assis aux côtés du PDG de Centraide Québec et Chaudière-Appalaches, Bruno Marchand, avec mon mentor de RBC, André Labbé, et la rectrice de l’Université Laval, Sophie D’Amours. Tous ces gens sortaient des idées pour se prendre en main et aider les plus démunis, ç’a été une très belle expérience pour moi. »

Il compte bien faire sa part lui aussi. Il est en train de mettre sur pied une activité de bénévolat, avec d’autres philanthropes émergents, dans un organisme soutenu par Centraide. Il est conscient que la situation de crise que nous traversons risque d’avoir des impacts réels sur les populations vulnérables. « Les besoins des organismes augmentent et les revenus de Centraide risquent de diminuer. Il faut agir. »

Bénévole dans l’âme

Il faut dire qu’il n’est pas à ses premières armes en matière de bénévolat. Il est déjà très impliqué socialement chez RBC depuis son entrée en poste il y a 15 ans. L’implication sociale fait partie de l’ADN de son employeur. RBC invite ses employés à participer à la campagne Centraide en milieu de travail. C’est sans compter le programme mis sur pied pour encourager le personnel à donner de son temps à différentes causes. La banque s’engage à remettre 1000$ aux organismes choisis.

Depuis deux ans, Alexandre Chabot fait partie du comité de RBC qui organise la grande fête de Noël au Centre multiethnique de Québec. L’organisme apporte du soutien de tout genre aux immigrants. « On s’occupe de la collecte des cadeaux, on fait une journée emballage et le jour de la fête, on célèbre avec eux, on danse, on chante. Pour nous, ce n’est pas grand-chose. C’est incroyable de voir le bonheur de ces jeunes et de leurs parents, c’est ça notre récompense. »

La cause des jeunes

Le philanthrope est particulièrement touché par la cause des jeunes. Il a eu à traverser lui-même une période plus sombre dans sa jeunesse.

« Malgré le fait que j’avais des parents extraordinaires et que je n’ai jamais manqué de rien, j’ai fait la fête très fort quand j’étais jeune. Ma première peine d’amour m’est rentrée dedans. Une chance que mon père et ma mère étaient là pour me ramener dans le droit chemin. D’autres jeunes n’ont pas ce support de leurs parents. C’est pour ça que je m’implique beaucoup auprès des jeunes. »

Il est bien au fait de la réalité des jeunes d’aujourd’hui puisque sa conjointe travaille au Centre jeunesse de Chaudière-Appalaches. « On ne choisit pas notre famille et le milieu dans lequel on vit et ça vient me chercher. »

Une activité de sensibilisation à laquelle il a participé avec Centraide et ses collègues de RBC l’a complètement bouleversé. Il s’agissait d’un «speed dating» avec des jeunes de l’organisme Alliance Jeunesse Chutes-de-la-Chaudière.

« Je suis sorti sous le choc. Quand j’étais jeune, j’avais énormément de préjugés. C’est la première fois que je faisais une activité de sensibilisation où on est en contact direct avec des gens qui ne l’ont pas eu facile dans la vie. J’ai été surpris de voir que leurs aspirations profondes se rapprochaient des nôtres au fond. Au final, on n’est pas différents. »

Inspirer d’autres philanthropes

Les multiples expériences vécues au sein du Programme des philanthropes émergents l’ont amené à vouloir s’impliquer davantage pour Centraide. « Quand le PPEC sera terminé, je veux continuer à être impliqué avec Centraide, que ce soit sur le plan monétaire ou en donnant le maximum de temps à la cause. Comme directeur des marchés locaux de RBC, c’est mon rôle d’avoir une implication sociale. »

Il a bien l’intention de suivre les traces de ses mentors. « Avant, je me contentais de donner. Maintenant, je veux conscientiser et embarquer d’autres professionnels comme moi qui veulent faire leur part. Je suis prêt à être un ambassadeur Centraide. Un jour, c’est nous qui allons remplacer des gens comme André Labbé et France Rodrigue. »